HPI : Une série originale, délurée et réjouissante

Le pitch de HPI est alléchant. Morgane Alvaro (Audrey Fleurot) est une mère de famille fantasque de 38 ans, habitant avec ses trois enfants de deux père différents dans un petit pavillon dans la banlieue Lilloise. De son propre aveux, elle a toujours eu un problème avec la hiérarchie et été incapable d’entretenir une relation, qu’elle soit sentimentale ou professionnelle.

Dès la première scène, on comprend que Morgane est singulière. Notre intuition est confirmée lors d’une scène jubilatoire au supermarché. Morgane enchaine les petits boulots peinant à joindre les deux bouts alors même qu’elle affiche un QI de 160, faisant d’elle une personne à Haut Potentiel Intellectuel (HPI).

Par un concours de circonstances, Morgane Alvaro se voit proposée de collaborer avec la police sur des crimes en tant que consultante. D’abord retissante, elle se laisse convaincre en échange de l’aide que la police lui apportera pour retrouver Romain Destat, son amour de jeunesse, mystérieusement disparu il y a 15 ans.

Au fil des 8 épisodes que compte cette première saison de HPI, nous suivrons 8 enquêtes différentes où celle qu’on nomme dorénavant Alvaro pourra s’illustrer par sa logique et son sens de la déduction implacables. Tout au long de la saison, nous serons aussi tenus en haleine par la disparition de Romain. Est-il mort ? Que lui est-il arrivé ?

HPI : Une série jubilatoire qui évite de justesse les poncifs

Dès le début de la série, on est conquis par le personnage haut en couleur et délicieusement barré de Morgane Alvaro. La relation avec ses enfants foncionne très bien et est parfaitement crédible.

Toute la difficulté de la série tient dans la nécessité de maintenir une certaine crédibilité. Les « pirouettes » scenaristiques amenant Morgane Alovaro à collaborer avec la police puis à exceller sur chaque enquête doivent être suffisamment subtiles et bien écrites pour ne pas nous faire décrocher en n’y croyant plus.

Je dois bien dire que j’ai crains le pire lorsque Morgane Alvaro arrive, d’un coup d’oeil furtif sur quelques photos d’une scène de crime, tombées au sol, a en conclure que la suspecte est en fait la victime. Trop simple, trop rapide y compris pour quelqu’un de surdoué.

Heureusement, par la suite, la résolution des crimes se corse et Alvaro a des moments de doute, des moments où elle emprunte de mauvais chemins, d’autres moments ou son partenaire d’enquête Karadec (Mehdi Nebbou) apporte sa pierre à la résolution des énigmes.

Rien aurait été plus délétère que de voir l’héroïne résoudre – haut la main – toutes les énigmes. Les scénaristes ont su éviter cet écueil pour notre plus grand plaisir. On savoure chacune des enquêtes de cette Colombo rousse en jupe courte.

L’ingéniosité sur chaque enquête est au rendez-vous et on se prend au jeu d’essayer – comme Alvaro – de repérer les détails qui vont lui permettre de déméler l’enquète et confondre le meurtrier.

Bien sûr, il reste quelques incohérences que les plus affutés des téléspectateurs repèreront. Pour une seconde saison que je lui souhaite, la production serait bien inspirée de scruter chaque scénario afin d’éliminer ces quelques scories qui passent mal pour une série basée sur la logique et la déduction.

HPI : Un casting très réussi

La distribution des rôles de HPI est véritablement un point fort de la série. C’est quasiment un sans faute.

Audrey Fleurot

A commencer par Audrey Fleurot qui compose, une nouvelle fois, un personnage impeccable et haut en couleur. Son rôle est bien plus complexe qu’il n’y parait, loin d’être seulement exubérant.

Morgane Alvaro porte un masque et , par moment, nous devinons celle qui se cache sous cette débauche de couleurs et la fêlure liée à la perte de son amour de jeunesse.

La commissaire Hazan (Marie Denardeau) est particulièrement crédible dans son rôle mêlant autorité et compassion.

Mehdi Nebbou

Le partenaire d’Alvaro, le commandant Karadec (Mehdi Nebbou) tient bien son rôle tout à la fois retissant face à ce partenariat contre nature et aussi bluffé par les compétences de son acolyte, voire touchée par sa personnalité. Cela ne lui empêche pas de piquer des colère homérique et d’une parfaite crédibilité face à l’exubérance de cette consultante survoltée.

Mention spéciale au benjamin de la famille, Eliott (Noé Vandevoorde) qui joue impeccablement son rôle, d’une crédibilité totale en tant que HPI en herbe challengeant sa surdouée de mère. La fille d’Alvaro ne démérite pas non plus dans le rôle de l’ado rebelle même si celui-ci est plus attendu.

HPI : Des pointures à la réalisation et à l’écriture

Ecrite Nicolas Jean ( Les Impatientes, La Mante, Demain nous appartient) et Alice Chegaray-Breugnot (La Mante), la série est en grande partie (4 épisodes) réalisée par Vincent Jamin qui s’est déjà illustré en réalisant 16 épisodes de Profilage, 9 de Balthazar, 2 épisodes de Le juge est une femme et 2 de Falco.

Sa réalisation est enlevée avec une mise en scène moderne, empruntant volontiers aux codes des séries américaines, n’hésitant pas a user, sans en abuser, de montages savamment découpés et rythmés pour garder le téléspectateur en haleine.

La musique originale, signée Yannis Dumoutiers (La vie secrète des lacs, De que vuelvan, vuelvan), n’est pas en reste. De qualité et subtilement intégrée à la narration, elle participe pleinement à l’immersion du téléspectateur en soulignant les émotions et moments forts.

HPI : La région des Hauts de France mise à l’honneur

Co-production TF1 – RTBF, le tournage des 8 épisodes de 52 minutes s’est déroulé dans les Hauts-de-France et, en particulier, à Lille, Tourcoing, Roubaix, Villeneuve d’Ascq et Loos.

Le commissariat, lieu principal de la série, a pris place dans les anciens locaux de l’Institut d’études politiques rue de Trévise dans le quartier de Moulins – Lille qui fut, jadis, un bâtiment industriel ayant abrité la filature Le Blan-Lafond.

Audrey Fleurot sur le tournage de HPI

Au terme de la saison, tous les ingrédients sont réunis pour une seconde saison que l’on souhaite à cette série atypique dans le rayon des séries policières qui, sans nul doute, ravira toute la famille.

HPI : Haut Potentiel Intellectuel est diffusé à compter du 29 avril sur TF1 et l’ensemble de la saison est disponible sur la plateforme SALTO.

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